Economies d'énergies et de matières : la preuve par l'exemple pour 49 PME accompagnées par l'ADEME
21/10/16. Près de 60 k€ par an et par entreprise. Tel est le montant moyen des économies réalisées par 49 PME en matière de lutte contre le gaspillage d’énergies et de matières, dans le cadre d’une opération menée par l’ADEME et la CGPME. Au total, ces entreprises dites « témoins » ont réalisé près de 3 millions d’euros d’économies en une année, à travers la mise en œuvre de 275 actions concrètes. Ce qui représente également un gain d’environ 0,2% de leur chiffre d’affaires en moyenne.
En partenariat avec 10 organismes professionnels, l’ADEME a en effet sélectionné, diagnostiqué puis accompagné durant une année 49 PME de toute la France, de toute taille (supérieure à 20 salariés) et de tout secteur d’activité (agro-alimentaire, métallurgie, bâtiment, travaux publics, plasturgie, imprimerie, hôtellerie-restauration). En travaillant sur les flux de matières et d’énergie, ces entreprises ont ainsi réduit leurs charges avec un ROI à très court terme voire immédiat.
Concernant les matières, 82% des économies ont été générées par des actions de réduction à la source des déchets, comme limiter les pertes en ajoutant un capot sur une machine pour éviter les projections de matière ou recycler les chutes de matière en interne. Ces actions réduisent les coûts de gestion des déchets et permettent également de réduire les achats de matières premières. Concernant l’énergie, 51% des gains ont été réalisés via des actions autour des utilities nécessaires au fonctionnement des process de fabrication, comme le froid, l'air comprimé, le chauffage ou la climatisation. En outre, 21% des gains ont été liés au management de l'énergie : piloter ses consommations, couper les équipements inutiles la nuit et le week-end, sensibiliser le personnel en sont quelques exemples.
Au total, ce sont près de 9 000 tonnes de CO2 par an qui n’ont pas été émises grâce à la mise en place des diverses actions, soit l'équivalent de 889 tours du monde en voiture ou 7 700 allers-retours entre Paris et New York en avion.
Pour l’imprimerie Quo Vadis par exemple, l’enjeu majeur était les pertes de papier. Une fois les causes identifiées (pertes lors du démarrage des machines, non-conformité des produits...), cette PME a investi 2 400 € dans une campagne de communication afin de sensibiliser le personnel et 1 500 € dans l’achat de bacs de couleur pour renforcer le tri des déchets. Elle a également procédé à une refonte des procédures qualité visant à ne jeter que les produits réellement non-conformes. Résultat de l’opération : une baisse de 20% du taux de perte de papier (296 tonnes par an), soit 357 000 € par an d’économies, avec un retour sur investissement inférieur à 1 mois. L’entreprise va continuer d'utiliser l'indicateur de suivi du taux de perte papier appliqué à chaque étape du process pour piloter sa démarche de réduction de ses déchets et détecter les dérives à chaque étape.
Autre exemple : l'entreprise de plasturgie Tecmaplast, pour qui le refroidissement représentait 27% de la consommation électrique de la société. Le diagnostic a permis de constater que le niveau de température fourni par la centrale frigorifique était trop important au regard des besoins de la ligne de production. L’ajustement de la température à son niveau optimal (+3°C) a permis d’économiser de l'énergie, sans aucun effet négatif sur la production. Résultats : 85,9 MWh économisés par an, soit un gain financier de 6,9 k€ par an sans investissement. L'entreprise va maintenant appliquer cette démarche à d'autres domaines pour identifier d'autres gains financiers atteignables en ajustant les consignes au besoin réel.
Les actions mises en place par l’ensemble des PME accompagnées par l’ADEME sont consultables en cliquant sur ce lien.
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